mercredi 7 juillet 2010

Uruguay-Pays Bas. De lointains héritiers

Au Cap, ville fondée par leurs lointains ancêtres au 17esiècle, les Pays-Bas se sont qualifiés hier pour leur troisième finale de Coupe du monde, plus de trois décennies après les deux premières. Mais pas tout à fait en jouant le même football.


LE CAP. De notre envoyé spécial. Le Cap, dernière terre d'Afrique avant l'immensité salée. Ici tout commence et tout finit. L'Uruguay y avait entamé la plus belle Coupe du monde de son histoire moderne à sa façon: en ne lâchant rien contre une France qui ressemblait encore à une équipe (0-0).

Excédent de bagages

La «Céleste» s'y est abîmée hier dans la douceur relative d'une nuit d'hiver, vaincue par ses limites objectives et rattrapée par le passif qu'elle traînait dans ses bagages au bout d'un parcours déjà bien long pour elle : privée de Suarez, elle n'a pas pu, malgré le «coup de main» que lui a donné le gardien hollandais Stekelenburg, peser suffisamment offensivement pour résister à la pression Oranje. Mais elle a fait preuve de tellement de vaillance jusqu'à la dernière seconde de cette demi-finale qu'elle encore magnifié son parcours. On ne poussera cependant pas l'hommage jusqu'à la regretter tant son approche du football ressemble à celle qui avait permis à la Grèce de «ramasser» un Portugal autrement joueur en finale de l'Euro 2004. Et puis Le Cap ne pouvait pas ne pas laisser passer les Oranje, tant l'histoire de cette ville et de ce pays est indéfectiblement liée aux colons hollandais qui s'y sont installés au milieu du 17esiècle.

Ils sont un peu chez eux

Leurs descendants parlent aujourd'hui l'afrikaans, une des onze langues officielles du pays. Mais c'est à coups de vuvuzelas, un langage d'une musicalité encore plus grinçante, qu'ils ont commencé à fêter l'événement au Green Point Stadium. Dans les bars de la ville, la fête dure peut-être encore. Il y a du football total dans l'équipe de Bert Van Marwijk. Mais pas grand-chose à voir avec LE football total, beaucoup plus tourné vers l'attaque, inventé dans les années 1970 par Rinus Michels, l'entraîneur de l'Ajax d'Amsterdam. Grâce à cette marque collective et le génie d'un certain Johan Cruyff, les Pays-Bas avaient brillé jusqu'en finale de la Coupe du monde 1974 avant d'y retourner quatre ans plus tard pour le même résultat: une défaite contre le pays organisateur. Même si la finale se déroule très au nord du Cap, à Johannesburg, les Pays-Bas seront un peu chez eux cette fois.

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